Leucémie reconnue à VMC

Leucémie en verrerie.

La reconnaissance d’une leucémie en maladie professionnelle à Givors confirme que « le risque chimique est très présent en verrerie ».

Les verriers de Givors poursuivent leur combat pour la reconnaissance des maladies professionnelles. Après le rejet par la Cour de cassation du recours d’O.I.-Manufacturing contre les décisions (Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale, puis Cour d’appel de Lyon) de reconnaissance en maladie professionnelle d’une polyexposition à l’amiante, aux hydrocarbures et solvants origine d’un cancer des voies aérodigestives supérieures, voici qu’un verrier vient d’y être reconnu victime d’une leucémie.

Reconnu au tableau n°4 de la Sécurité sociale pour hémopathies provoquées par le benzène et tous les produits en renfermant, Marcel a été pris en charge au titre de la législation relative au risques professionnels. Ouvrier à la verrerie de Givors durant 34 ans, il est décédé de sa maladie peu de temps avant sa reconnaissance en maladie d’origine professionnelle. Durant sa carrière il fut successivement affecté au secteur froid, au groisil, en fabrication et à la fusion, travaillant en rythmes postés de 3×8, 4×8 et 5×8. Durant sa vie professionnelle, il connut le bassin de travail destiné au conditionnement chimique du verre avec divers produits classés et l’amiante ; au secteur froid avec les traitements de surface (150/200°) et ses divers produits chimiques ciblés pour leurs risques par la législation européenne et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC) ; en fabrication exposé aux huiles et graisses se transformant sous l’effet de la chaleur en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) classés cancérogènes ; au « groisil » et ses déchets mélangés au verre en fusion (particules de verre en suspension, trichloréthylène, brouillard d’huile, etc.) identifiés cancérogènes par la Sécurité sociale, l’Union européenne et le CIRC/IARC.

A Givors, outre les dix-sept reconnaissances au tableau n°42 pour surdité due au bruit, un verrier de Givors est reconnu au tableau n°4 dû au benzène, un au tableau n°20 dû à l’arsenic, cinq au tableau n° 30 et 30 bis dus à l’amiante, deux cancers reconnus hors tableaux dus à une polyexposition à l’amiante, aux hydrocarbures et solvants. Ces derniers confirmés récemment par la Cour de cassation. O.I.-Manufacturing, venant au droit de BSN-DANONE, a été condamnée pour faute inexcusable pour l’un de ces cancers. D’autres procédures de reconnaissance sont en cours de constitution.

Cette nouvelle reconnaissance de maladie à la suite d’une exposition au benzène vient confirmer l’observation consignée dans le rapport de la Carsat Rhône-Alpes réalisé en 2012-2013 soulignant que le risque chimique est très présent en verrerie. Dans son arrêt du 9 mars 2017, la Cour de Cassation n’a pas manqué d’en rappeler la pertinence et de souligner que « les valeurs limites d’exposition ne signifient pas absence de risques » ! Pertinente réaffirmation de la nécessité d’une meilleure protection des travailleurs à leur poste, que ne respectent pas les quatre verreries de la région Rhône-Alpes observées par la Carsat

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