Préambule:
L’histoire du CAPER Nord-Isère est indissociable de celles des usines chimiques de Roussillon en Isère. Aussi, avant de présenter le parcours de l’association, il convient de brièvement revenir sur la genèse de ces usines:
Au cours de la première guerre mondiale, l’armée française consomme de grandes quantités d’explosifs (phénol) et de gaz asphyxiants (ypérite). En 1916, afin de répondre à cette demande de produits chimiques, qui ne cesse alors de croître, la Société Chimique des Usines du Rhône (SCUR) installe une usine sur la commune de Roussillon. Après la première guerre mondiale, d’autres unités de production seront construites. Ces dernières constituerons ce qu’on appelle aujourd’hui, la plate forme chimique des Roches – Roussillon. Toutes ces activités ayant trait à la chimie, la plateforme a été une importante consommatrice de chaleur et de fait, elle fut également une grande utilisatrice d’isolants thermiques et notamment d’Amiante.
« Petite histoire de l’association » par Pierre Rinalduzzi, fondateur de l’association :
« Alors que j’étais Président de la mutuelle du site Rhodia Roussillon et délégué CGT, jamais au grand jamais la question de l’amiante ne m’est apparue. Il a fallu que je sois retraité, que je sorte de l’usine pour qu’elle me soit révélée. Ainsi, tout démarre en 2001 lorsque mon syndicat de retraités CGT aborde le problème des maladies (et malheureusement des décès) liées à l’Amiante, n’ayant trouvé personne jusqu’à présent, me demande de monter une association afin de défendre l’intérêt des malades et des familles. Je m’engage à monter l’association après avoir fait auparavant le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. L’association a été créée officiellement le 11 décembre 2001, mais nos activités n’ont vraiment débuté qu’à la suite d’une réunion publique le soir du 15 février 2002 à Roussillon en présence de nos avocats. Le comité de départ était relativement restreint. Nous étions volontaires, pas atteints par l’amiante et nous nous sommes jetés à l’eau sans savoir vraiment nager. Rapidement, le téléphone a commencé à chauffer et la secrétaire du CAPER Bourgogne devait nous dépanner régulièrement. Grâce aux formations organisées par les mutuelles de France Isère nous nous sommes progressivement professionnalisés et nous avons pu faire face à l’arrivée constante de nouveaux dossiers. Cependant, l’affluence a fini par être tellement importante que nous avons dû embaucher une secrétaire à mi-temps puis à plein temps. Ainsi, avec l’aide des mutuelles de France Isère, mais également avec celle de nos avocats, de nos bénévoles (qui sont aujourd’hui plus nombreux), de nos adhérents et de notre secrétaire, nous avons pu aider un grand nombre de victimes de l’amiante. Aujourd’hui, bien que nous accueillons toujours autant de personnes souffrant de maladies liées à l’amiante, nous aidons également des personnes victimes du benzène, du chlorure de vinyle, d’huiles, graisses, HAP……..Hélas, nos activités semblent avoir de l’avenir, car les intérêts économiques priment toujours sur la santé publique »